PRINCIPALES EVOLUTIONS
1800 :
La cavalerie française comprend 84 régiments, savoir :
– 2 régiments de carabiniers ;
– 25 régiments de cavalerie ;
– 20 régiments de dragons ;
– 12 régiments de hussards ;
– 25 régiments de chasseurs.
Les régiments de carabiniers et de cavalerie sont à 3 escadrons de 2 compagnies, ceux de dragons, de hussards et de chasseurs sont à 4 escadrons de 2 compagnies.
Pour la durée de la campagne contre l’Autriche, tous les régiments sont portés à 5 escadrons, soit environ 860 hommes.
La Garde consulaire comprend 1 compagnie de grenadiers à cheval et 2 escadrons de cavalerie légère.
La cuirasse n’existe pas encore.
Ces régiments ont en général un effectif très faible, lié en grande partie à la difficulté de se procurer des chevaux de haute taille.
Pour attirer la jeunesse aisée sous les drapeaux, Bonaparte crée le 22 mars le régiments des hussards volontaires, dit « volontaires de Bonaparte », qui sera licencié le 15 avril 1801.
1801 :
Les régiments de cavalerie de bataille sont dissous et leurs effectifs versés dans d’autres régiments, notamment les dragons.
Les 12 régiments issus de ces amalgames deviennent des régiments de cuirassiers.
Le 26 août, 2 régiments de dragons piémontais sont intégrés dans l’armée française (1 dans les dragons et 1 dans les chasseurs à cheval).
Cette année-là, le 8ème régiment de cavalerie reçoit la cuirasse à titre d’essai.
La cuirasse existait sous l’ancien régime chez les « cuirassiers du Roi ».
1802 :
Le 18 mai, 2 régiments de chasseurs à cheval portugais sont admis au service français.
Le 2 octobre, 4 régiments reçoivent la cuirasse, puis 3 autres le 23 décembre.
1803 :
Par décret du 24 septembre, la cavalerie française est organisée en 80 régiments, savoir :
– 2 régiments de carabiniers ;
– 12 régiments de cuirassiers ;
– 30 régiments de dragons ;
– 10 régiments de hussards ;
– 26 régiments de chasseurs.
Les effectifs sont ainsi établis :
– chaque régiment de carabiniers est à 4 escadrons, pour un total de 820 hommes ;
– chaque régiment de cuirassiers est à 4 escadrons, pour un total de 830 hommes ;
– chaque régiment de dragons est à 4 escadrons, pour un total de 880 hommes ;
– chaque régiment de chasseurs est à 4 escadrons, pour un total de 1.055 hommes ;
– chaque régiment de hussards est à 4 escadrons, pour un total de 1.055 hommes.
Par le même décret, sont créées des compagnies d’élite dans tous les régiments de dragons, de chasseurs et de hussards.
Le 5 octobre, est créée une compagnie de guides-interprètes composée de français et d’irlandais, destinée à l’armée de descente en Angleterre.
Le 23 décembre, la Garde consulaire est augmentée en cavalerie et comprend :
– 1 régiment de grenadiers à cheval à 4 escadrons de 2 compagnies ;
– 1 régiment de chasseurs à cheval à 4 escadrons de 2 compagnies ;
– 1 légion de gendarmerie d’élite à 3 escadrons.
Chaque compagnie a un effectif de 114 hommes.
Chaque escadron de gendarmerie a un effectif de 500 hommes (moitié à pied et moitié à cheval).
1804 :
Le 13 avril, des escadrons de chasseurs à cheval sont créés dans la légion hanovrienne (en août 1811, ils seront versés dans un régiment de hussards).
1 compagnie de mameluks, dont les officiers et une partie des cadres inférieurs sont français, est attachée au régiment de chasseurs à cheval de la Garde impériale.
Dans la légion de gendarmerie de la Garde impériale, les gendarmes à cheval sont séparés des gendarmes à pied et forment 2 escadrons de 2 compagnies.
1805 :
La cavalerie française comprend alors :
– 2 régiments de carabiniers ;
– 12 régiments de cuirassiers ;
– 30 régiments de dragons ;
– 10 régiments de hussards ;
– 24 régiments de chasseurs à cheval.
Théoriquement, tous les régiments comportent 4 escadrons de guerre et 1 escadron de dépôt (destiné à l’instruction des recrues et au recomplètement des escadrons de guerre).
L’effectif théorique de l’escadron est de 200 hommes, mais dans la réalité l’effectif dépasse rarement 160 cavaliers.
L’escadron est formé de 2 compagnies.
Dans la cavalerie de ligne (dragons) et dans la cavalerie légère (hussards et chasseurs à cheval), la 1ère compagnie du 1er escadron est dite « compagnie d’élite » du régiment.
Chez les « gros talons » (carabiniers et cuirassiers), les régiments n’ont pas de compagnie d’élite, car ils sont entièrement composés de cavaliers d’élite.
Chaque corps d’armée, sauf un, comporte à ce moment une division de cavalerie légère.
La réserve générale de cavalerie est d’une très grande solidité.
Le 24 septembre, est créé dans la Garde impériale le Corps des Vélites à cheval, destiné à accueillir des jeunes gens riches.
Ce corps compte 8 compagnies de 120 hommes, sous les ordres de 2 chefs d’escadron.
1806 :
Le 15 avril, est créé dans la Garde impériale 1 régiment de dragons à 4 escadrons.
Le 24 décembre, sont créés 2 escadrons de gendarmes d’ordonnance destinés à attirer les jeunes gens riches et des grandes familles.
1807 :
On peut dire que fin 1806 – début 1807, la cavalerie française est à son apogée.
Tous les régiments cuirassés ont 4 escadrons et forment leur cinquième.
Le 15 mars, sont formés 4 régiments de cavalerie (de marche) dont les effectifs sont destinés à être versés dans divers régiments dès leur arrivée en campagne.
Parfois, lorsque les effectifs ont trop diminué, 1 ou 2 escadrons restent en campagne ; les autres sont renvoyés au dépôt pour revenir après recomplètement.
Le 16 octobre, sont créés 8 régiments provisoires de cavalerie, soit 2 par arme.
Ces régiments, qui sont formés en amalgamant des escadrons pris dans divers régiments, ont une existence plus ou moins brève, en fonction de la mission à laquelle ils sont destinés.
A leur dissolution, les effectifs retrouvent rarement leurs corps d’origine et sont versés dans les corps les plus voisins.
Le 27 novembre, un escadron de chasseurs ioniens est créé mais son effectif inclut davantage de français que d’insulaires ioniens !
Durant l’année 1807, le régiment espagnol de cavalerie « El Rey » est intégré à l’armée française.
C’est pendant l’année 1807 qu’est formé pour le général Lasalle une superbe division de cavalerie comptant 13 régiments, pour plus de 7.500 cavaliers !
1808 :
Le 13 janvier, est créé une division de cavalerie de 4 régiments provisoires (1 de chaque arme).
Le 20 janvier, est créé le régiment de lanciers de la Vistule, composé uniquement de polonais. Ce corps sera ultérieurement versé dans la légion de la Vistule.
Le 10 mars, sont créés 2 régiments provisoires de dragons et 1 régiment provisoire de hussards.
En mai, sont créés 2 nouveaux régiments de chasseurs à cheval, l’un à partir des chevau-légers belges d’Arenberg, l’autre à partir du régiment des dragons toscans.
1809 :
Le 1er janvier, l’Empereur ordonne la création de 12 régiments provisoires de dragons.
Seuls 6 d’entre eux sont opérationnels au début de la campagne contre l’Autriche pour laquelle est également formé un régiment provisoire de chasseurs à cheval, fort de 4 escadrons pour environ 1.000 cavaliers.
C’est au cours de cette campagne que les difficultés pour l’achat de chevaux commencent à se faire sentir.
Le 24 décembre, est formé en Espagne le fameux 13ème cuirassiers à partir des 1er et 2ème régiments provisoires de grosse cavalerie.
Ce régiment reçoit en Espagne, où il sert jusqu’en 1813, le surnom d’ « intrépide ».
Le 24 décembre, un décret donne la cuirasse aux carabiniers.
1810 :
Tous les régiments comportent désormais 4 escadrons de 240 hommes et 200 chevaux.
Seul, le 13ème cuirassier conserve son cinquième escadron.
Les carabiniers, qui portaient jusqu’alors le bonnet à poil et le plastron de fer bronzé, reçoivent un casque et une cuirasse recouverts d’une feuille de cuivre.
Un deuxième régiment de chevau-légers-lanciers est créé dans la Garde impéraile (lanciers rouges).
Le 18 août, 2 régiments hollandais de cavalerie, l’un de cuirassiers et l’autre de hussards, sont incorporés dans l’armée française.
Le 15 septembre, est rassemblé un nouveau régiment de chasseurs, composé de 4 escadrons et destiné à l’Espagne.
A la fin de l’année, est formé en Espagne un régiment de chasseurs à cheval à partir d’un régiment provisoire de cavalerie légère (lui même formé en 1808 avec des escadrons de dépôt de divers régiments de hussards et de chasseurs).
1811 :
Le 7 février, est formé un deuxième régiments de lanciers de la Vistule.
Le 23 février, est formé 1 régiment allemand de chasseurs à cheval, armé de la lance.
Le 18 juin, sur ordre direct de l’Empereur, sont créés des régiments de chevau-légers lanciers de ligne :
– 6 français, constitués à partir de 6 régiments de dragons ;
– 2 polonais, constitués avec les deux régiments de lanciers de la Légion de Vistule ;
– 1 allemand (presque entièrement composé de français en 1814).
Ces 9 régiments comportent 4 escadrons de guerre et 1 escadron de dépôt.
Chaque escadron a un effectif théorique de 250 hommes, en réalité rarement plus de 160.
Chaque régiment possède sa compagnie d’élite.
La Garde Impériale possède également un régiment de lanciers polonais.
La cavalerie impériale inclut à diverses époques :
– 6 régiments croates ;
– 1 régiment illyrien ;
– 1 régiment espagnol.
A la fin de l’année, 1 régiments de chasseurs à cheval est constitué en Espagne à partir de 2 régiments provisoires de cavalerie légère (eux-mêmes constitués avec des escadrons de dépôt de divers régiments).
1812 :
En 1812, sont engagés dans la campagne de Russie :
– 2 régiments de carabiniers ;
– 14 régiments de cuirassiers ;
– 9 régiments de lanciers ;
– 4 régiments de dragons ;
– 6 régiments de hussards ;
– 17 régiments de chasseurs à cheval.
Le nombre d’escadron est très variable dans les régiments.
Un régiment de lanciers lithuaniens de la Garde est formé avec des tartares musulmans.
Il est presque complètement anéanti au combat de Slonim le 19 octobre et les survivants sont formés en un escadron qui est versé dans le régiment de lanciers polonais de la Garde, avant d’être intégré dans un régiment d’éclaireurs de la Jeune Garde.
Le 9 novembre, l’Empereur ordonne la création d’un corps d’armée de 6.000 cavaliers composé d’une division de cavalerie légère et d’une division de cuirassiers et de dragons.
Ce corps, qui devait être formé de régiments piquets chargés de garder les cantonnements de l’armée pendant l’hiver, ne vit sans doute jamais le jour.
1813 :
La cavalerie française a été pratiquement anéantie en Russie.
Les chevaux et les cavaliers morts pendant la campagne et la retraite, notamment à cause de leur peu d’habitude de la marche à pied, surtout dans d’aussi terribles conditions, ne peuvent pas être remplacés rapidement.
La cavalerie est plus difficile à refaire que les troupes à pied.
L’Empereur espère alors (26 février 1813) organiser sa cavalerie en :
– 16 régiments de carabiniers et cuirassiers ;
– 24 régiments de dragons ;
– 14 régiments de hussards ;
– 28 régiments de chasseurs à cheval ;
– 9 régiments de chevau-légers.
Les escadrons doivent compter 250 cavaliers qu’on espère trouver chez les conscrits et dans les restes des classes précédentes. Les chevaux doivent être réquisitionnés ou achetés en vastes quantités.
Ce plan ne pourra pas être appliqué.
Pendant le début de la campagne de 1813, l’insuffisance de la cavalerie empêche la poursuite des coalisés vaincus.
Il n’y a presque plus de cavalerie légère et la réserve est squelettique.
Les régiments reconstitués (souvent à 3 escadrons seulement) sont d’inégale importance.
Les escadrons ne comprennent souvent que 120 à 160 hommes.
Sont créés :
– 3 régiments d’éclaireurs (de 4 escadrons de 250 hommes) dans la Garde impériale ;
– 4 régiments de gardes d’honneur à cheval (de 10 escadrons de 2 compagnies, soit près de 2.500 hommes) ;
– 2 régiments de hussards (notamment à partir de la Garde de Jérôme Napoléon, chassé de son royaume de Westphalie).
C’est pendant la campagne de 1813 que la désorganisation atteint son comble :
– les régiments provisoires ne sont même plus constitués avec des escadrons ;
– des brigades provisoires de cavalerie sont formées avec 6 ou 8 escadrons détachés de régiments présents en Espagne ;
– la formation des recrues n’est plus correctement assurée.
1814 :
Cette année-là, il n’y a presque plus de régiments définitifs capables de tenir la campagne.
Les restes de la cavalerie, augmentés des dernières troupes retirées d’Espagne (notamment les dragons dont l’essentiel des régiments étaient stationnés dans la péninsule) réalisent des prouesses avec leurs maigres escadrons.
Le 30 mars 1814, l’armée qui défend Paris compte environ 5.500 cavaliers représentant plus de 30 régiments, sans compter la Garde.
Dans le reste du pays, à peine 10.000 cavaliers sont en état de combattre.
Durant la première restauration, la cavalerie est désorganisée par le Général Dupont de l’Etang, le vaincu de Baylen, qui est nommé ministre de la guerre.
Beaucoup d’officiers sont chassés ou démissionnent, laissant leur place à une foule d’intriguants et de royalistes.
La cavalerie est alors organisée en :
– 2 régiments de carabiniers, groupés en une brigade sous le nom de « carabiniers de Monsieur » ;
– 12 régiments de cuirassiers ;
– 15 régiments de dragons ;
– 6 régiments de chevau-légers (tous français) ;
– 7 régiments de hussards ;
– 15 régiments de chasseurs.
Les régiments provisoires sont considérés comme n’ayant jamais existé.
Les régiments comportent théoriquement 5 escadrons mais en réalité les effectifs sont très faibles.
1815 :
A son retour de l’île d’Elbe, Napoléon trouve la cavalerie dans un mauvais état et entreprend leur réorganisation.
Les régiments reprennent leur ancien numéro.
L’empereur fixe ainsi la composition de la cavalerie de sa Garde :
– 1 régiment de grenadiers ;
– 1 régiment de dragons ;
– 1 régiment de chasseurs ;
– 1 régiment de chevau-légers-lanciers ;
– 1 compagnie de gendarmerie.
Les effectifs sont assez rapidement reformés mais les ordres de l’Empereur quant à la remonte et à l’équipement ne sont pas toujours exécutés. Tout le monde n’est pas enthousiasmé par son retour.
Ainsi, par exemple, le 2ème régiment de cuirassier ne se met en campagne en mai 1815 qu’avec 282 cavaliers !
Seuls 2 nouveaux régiments sont créés : un régiment de lanciers polonais et un régiments de chasseurs composé de belges.
Ces 2 corps semblent ne pas avoir eu le temps de rentrer en campagne.
En avril 1815, les régiments de cavalerie ont en général un effectif d’environ 300 cavaliers !
Avant Waterloo, l’Empereur a pu reformer 57 régiments de cavalerie, soit :
– 14 régiments de cavalerie lourde (cuirassiers et carabiniers) à 3 escadrons chacun ;
– 43 régiments de cavalerie légère et de ligne (hussards, chasseurs, lanciers et dragons) à 3 ou 4 escadrons chacun.
En juin 1815, l’armée du Nord compte 20.600 cavaliers, ainsi répartis :
– Garde impériale : 14 escadrons de cavalerie légère et 13 escadrons de réserve, soit 4.100 cavaliers ;
– 1er Corps : 11 escadrons, soit 1.500 cavaliers ;
– 2ème Corps : 14 escadrons, soit 1.500 cavaliers ;
– 3ème Corps : 19 escadrons, soit 1.500 cavaliers ;
– 4ème Corps : 12 escadrons, soit 1.500 cavaliers ;
– 6ème Corps : pas de cavalerie ;
– Réserve : 86 escadrons, soit 10.500 cavaliers.
Après Waterloo, la seconde restauration se charge de dissoudre, désarmer, démonter et licencier sans ménagement et sans dignité les admirables régiments de la cavalerie impériale.