DESGENETTES René-Nicolas Dufriche
Alençon 23 mai 1762 – Paris 3 février 1837
Baron d’Empire

Après des études en littératures latine et française et avoir été reçu maître ès arts, Desgenettes s’oriente vers la médecine et la chirurgie tout en voyageant en Angleterre et en Italie.

Il soutient sa thèse à Montpellier en 1789 puis opte pour l’armée.
Parlant l’italien, est affecté à l’armée d’Italie en 1793.
Il y fait la connaissance de Bonaparte qu’il impressionne par son intelligence et sa culture.

En 1798, Bonaparte le fait nommer médecin en chef de l’expédition d’Egypte.
Malgré ses connaissances et les précautions sanitaires prises, Desgenettes ne peut empêcher une épidémie de peste dans l’armée française qui assiège Saint Jean d’Acre.
Pour redonner confiance aux soldats, il plonge une lancette dans le pus d’un bubon et se l’enfonce dans le bras.

De retour en France en 1802, Desgenettes est affecté au Val de Grâce puis nommé directeur en chef du Service de santé et médecin en chef aux armées. Il est de toutes les campagnes napoléoniennes et organise les soins de son mieux malgré le peu de moyens dont dispose le service de santé.
Comblé de faveurs par Napoléon malgré sa liberté de langage et son indépendance d’esprit, Desgenettes, aristocrate de naissance, est fait chevalier puis baron de l’Empire en 1810.

Fait prisonnier durant la retraite de Russie, il est libéré par le Tzar en signe de reconnaissance pour les soins qu’il a prodigué aux soldats russes.
Il est même raccompagné par la garde du Tzar jusqu’aux avant-postes français.

Médecin-chef de la Grande Armée pendant la campagne de 1813 en Allemagne, il reste bloqué dans la citadelle de Torgau et ne rentre en France qu’après la chute de l’Empire en 1814.
Médecin en chef de la Garde Impériale durant les Cent-Jours, il est à Waterloo.

Malgré son passé, Louis XVIII le maintient dans ses fonctions au Val de Grâce et le réintègre au Conseil de Santé des Armées en 1819.
Il est nommé peu après professeur d’hygiène à la faculté de médecine de Paris.
Il est révoqué de son poste de professeur à la suite des manifestation d’étudiants qui éclatent à l’occasion des obsèques du professeurs Hallé durant lesquelles il prononce un éloge funèbre exaltant l’esprit de tolérance.
Durant la monarchie de Juillet, il obtient le poste de médecin en chef des Invalides qu’il réclamait depuis 1819.

Personnage truculent et de forte personnalité, dépeint par Alexandre Dumas comme « un vieux paillard très spirituel et très cynique », Desgenettes est oublié en 1841 par la commission chargée de dresser la liste des noms devant figurer sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile, seuls les chirurgiens Larrey et Percy ayant été retenus.
Heureusement, sa fille fait un tel scandale qu’on le rajoute sur la liste !