DENON Dominique Vivant
Chalon sur Saône 4 janvier 1747 – Paris 27 avril 1825
Baron d’Empire
De petite noblesse, Denon étudie à Paris le dessin et la gravure.
Beau garçon, il parvient grâce aux femmes à se faire nommer secrétaire d’ambassade à Saint Pétersbourg en 1774.
Il mêle avec aisance carrière diplomatique, art et littérature, et publie même en 1777 un conte libertin !
Présent en Italie entre 1788 et 1792, il est inscrit à tort sur le liste des émigrés et doit faire appel à ses relations pour s’en faire rayer à son retour, en pleine Terreur.
Fréquentant le salon de Joséphine de Beauharnais, il y rencontre Bonaparte qui l’apprécie.
Il participe à l’expédition d’Egypte et y fait les dessins qui seront reproduits dans la « Description de l’Egypte ».
En 1802, le Premier Consul nomme Denon directeur du musée central des Arts (le Louvre) qui devient le musée Napoléon.
Denon assure dès lors le développement et le rayonnement de ce musée, notamment en y envoyant les plus belles oeuvres d’art prélevées dans les pays vaincus.
Il supervise également les commandes officielles aux artistes, la frappe des monnaies et médailles, les grands travaux architecturaux (comme la colonne de la place Vendôme ou l’arc de triomphe du Carousel), les manufactures de Sèvres et des Gobelins et même l’ameublement des palais impériaux.
On peut considérer Denon comme le « maître » de la vie artistique française entre 1802 et 1814 et comme le vrai fondateur du musée du Louvre.
DUROC Géraud Christophe Michel
Général, Grand Aigle de la Légion d’Honneur, Duc de Frioul, Chevalier de la Couronne de Fer
Né à Pont-à-Mousson le 25 octobre 1772, mort à Niedermackersdorf le 23 mai 1813
D’origine noble, il est cadet gentilhomme à l’école militaire de Pont-à-Mousson en 1789, puis élève sous-lieutenant d’artillerie à l’école de Châlons en 1792.
Il démissionne en juillet 1792 et émigre.
Il revient presque aussitôt en France et réintègre l’école de Châlons dont il sort lieutenant en 1793.
Il sert à l’armée d’Italie de 1793 à 1798.
Il devient aide de camps de Bonaparte en 1796, capitaine-commandant en 1797 et chef de bataillon en 1798.
Il suit Bonaparte en Egypte et s’y distingue à plusieurs reprises.
Nommé chef de brigade le 13 mars 1799, il est grièvement blessé au siège de Saint Jean d’Acre le 1er avril puis une nouvelle fois à la bataille d’Aboukir le 25 juillet.
Il rentre en France avec Bonaparte dont il devient le premier aide de camp et l’un des plus proches collaborateurs.
Il sert de nouveau en Italie en 1800 et remplit de nombreuses missions diplomatiques en 1800 et 1801.
Il est nommé général de brigade le 13 octobre 1801.
Il sert au camp de Boulogne de 1803 à 1805.
Il est nommé général de division le 27 août 1803, puis Grand Aigle de la Légion d’Honneur et Grand Maréchal du Palais le 2 février 1805.
Il sert en Allemagne en 1805 où il commande la division des grenadiers réunis à Austerlitz le 2 décembre.
Il négocie le traité de Schoenbrunn avec la Prusse le 15 décembre.
Il sert en Prusse en 1806 et en Pologne en 1807.
Il est fait Duc de Frioul en mai 1808 et signe la renociation de Charles IV au trône d’Espagne le 5 mai.
Il accompagne l’Empereur à Erfurt puis en Espagne.
Il sert en Autriche en 1809 où il dirige une concentration d’artillerie à Essling les 21 et 22 mai.
Il est présent à Wagram le 6 juillet et signe l’armistice de Znaîm le 12 juillet.
Il sert en Russie en 1812.
Il est nommé Sénateur le 5 avril 1813.
Il sert à Lutzen le 2 mai 1813 puis à Bautzen les 20 et 21 mai.
Il est grièvement blessé par un boulet le 22 mai près de Wurschen, en Silésie.
Il meurt de ses blessures le 23 mai, à Niedermackersdorf, après une courte entrevue avec l’Empereur qui est très affecté de sa disparition.
Le nom de DUROC est inscrit sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile.
DESGENETTES René-Nicolas Dufriche
Alençon 23 mai 1762 – Paris 3 février 1837
Baron d’Empire
Après des études en littératures latine et française et avoir été reçu maître ès arts, Desgenettes s’oriente vers la médecine et la chirurgie tout en voyageant en Angleterre et en Italie.
Il soutient sa thèse à Montpellier en 1789 puis opte pour l’armée.
Parlant l’italien, est affecté à l’armée d’Italie en 1793.
Il y fait la connaissance de Bonaparte qu’il impressionne par son intelligence et sa culture.
En 1798, Bonaparte le fait nommer médecin en chef de l’expédition d’Egypte.
Malgré ses connaissances et les précautions sanitaires prises, Desgenettes ne peut empêcher une épidémie de peste dans l’armée française qui assiège Saint Jean d’Acre.
Pour redonner confiance aux soldats, il plonge une lancette dans le pus d’un bubon et se l’enfonce dans le bras.
De retour en France en 1802, Desgenettes est affecté au Val de Grâce puis nommé directeur en chef du Service de santé et médecin en chef aux armées. Il est de toutes les campagnes napoléoniennes et organise les soins de son mieux malgré le peu de moyens dont dispose le service de santé.
Comblé de faveurs par Napoléon malgré sa liberté de langage et son indépendance d’esprit, Desgenettes, aristocrate de naissance, est fait chevalier puis baron de l’Empire en 1810.
Fait prisonnier durant la retraite de Russie, il est libéré par le Tzar en signe de reconnaissance pour les soins qu’il a prodigué aux soldats russes.
Il est même raccompagné par la garde du Tzar jusqu’aux avant-postes français.
Médecin-chef de la Grande Armée pendant la campagne de 1813 en Allemagne, il reste bloqué dans la citadelle de Torgau et ne rentre en France qu’après la chute de l’Empire en 1814.
Médecin en chef de la Garde Impériale durant les Cent-Jours, il est à Waterloo.
Malgré son passé, Louis XVIII le maintient dans ses fonctions au Val de Grâce et le réintègre au Conseil de Santé des Armées en 1819.
Il est nommé peu après professeur d’hygiène à la faculté de médecine de Paris.
Il est révoqué de son poste de professeur à la suite des manifestation d’étudiants qui éclatent à l’occasion des obsèques du professeurs Hallé durant lesquelles il prononce un éloge funèbre exaltant l’esprit de tolérance.
Durant la monarchie de Juillet, il obtient le poste de médecin en chef des Invalides qu’il réclamait depuis 1819.
Personnage truculent et de forte personnalité, dépeint par Alexandre Dumas comme « un vieux paillard très spirituel et très cynique », Desgenettes est oublié en 1841 par la commission chargée de dresser la liste des noms devant figurer sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile, seuls les chirurgiens Larrey et Percy ayant été retenus.
Heureusement, sa fille fait un tel scandale qu’on le rajoute sur la liste !
A suivre…
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